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Modernisation et extension du réseau de transport, construction de nouveaux logements, développement de l’activité économique, le projet du Grand Paris Express continue son expansion. Un enjeu destiné à transformer la capitale pour en faire une métropole mondiale à l’image de Tokyo ou New-York.

Rencontre avec une de ses architectes Maïwenn DALLEE dont l’aventure sous terraine et humaine n’a pas été de tout repos ! Entre anecdotes bibliques et crise sanitaire, retour sur une mission 360 pour notre consultante AptiSkillienne ! 

 


 

Comment es-tu arrivée sur ce projet de grande ampleur ?

J’ai été contactée par AptiSkills spécifiquement pour le projet du GPE (Grand Paris Express). J’ai commencé sur la ligne 15 EST en tant que responsable transverse des données d’entrées et des accès anticipés. Des mots un peu barbares pour désigner l’organisation de l’ensemble des interventions type : sondages géotechniques, reconnaissances fondations, reconnaissances réseaux, diagnostic amiante sur chaussée etc. Toutes ces données d’entrées vont être utiles pour mener les études sur la ligne 15 EST. Une mission débutée en mars 2019 qui comprenait également toutes les conventions d’accès anticipés, car on intervenait souvent chez des propriétaires privés et il nous fallait conventionner ces interventions.

Les lignes 15 EST et OUEST font partie d’un marché de conception-réalisation. Problème : la SGP (Société du Grand Paris) avait décidé de relancer tout un projet d’appel d’offres et notre partenaire n’a pas été retenu sur la ligne 15 EST pour la conception réalisation… D’où la fin de ma première mission sur la ligne 15 EST ! Ma collaboration avec notre partenaire a cependant continué avec la ligne 15 SUD en octobre 2020 où j’évoluais en tant que responsable transverse sur tous les sujets concessionnaires, fonciers et marchés des travaux préparatoires. Cela consistait à échanger, travailler avec les concessionnaires sur l’ensemble des travaux de la ligne 15 SUD, mettre en place des conventions avec eux et suivre l’avancement du financement de ces conventions. J’étais également responsable des sujets fonciers, toujours sur les conventions, à propos des prolongations de conventions d’occupations temporaires. Parce que la SGP n’est pas forcement propriétaire de toutes ses emprises chantiers (ce qui correspond au maximal de la zone des travaux prévue par le responsable de chantier), les conventions d’occupations lui permettent d’occuper la parcelle pendant X temps. Quand ces conventions arrivent à leurs termes, il faut enclencher une nouvelle discussion avec le propriétaire pour prolonger le droit d’occupation, ce travail s’effectue en collaboration avec l’opérateur foncier de la SGP.

Je m’occupais aussi du marché de travaux d’accompagnements de chantier de gare ou d’ouvrage annexe de la ligne 15 SUD. Cela se traduisait par des travaux de réfection de voirie, de diagnostics d’amiante et désamiantage, de défrichages, de nettoyages d’emprises… Des petits travaux qui accompagnent le gros chantier SGP afin que l’environnement de ceux-ci reste propre. J’étais sur cette mission-là jusqu’à la fin de l’année 2020 et en plus, à partir de juillet 2020 j’ai commencé à remplacer ma collègue qui est partie en congés maternité début septembre (elle est conductrice d’opérations sur la gare de Villejuif-Louis Aragon). Je conserve désormais de poste de COP VLA (Conductrice d’Opération de la gare de Villejuif Louis-Aragon) de manière permanente.

 

 

Que voit-on derrière toi sur la photo ?

C’est le tunnelier Amandine qui est arrivé le 3 décembre dernier et qui a fait le chemin depuis Arcueil Cachan jusqu’à Villejuif Louis-Aragon. Il est passé mois de juillet dernier sur la gare d’IGR (Gare Institut Gustave Roussy) et est arrivé en décembre sur la gare VLA. Ce qu’on voit derrière est le corps du tunnelier qui est en train d’être démonté. Ils ont déjà enlevé la tête du tunnelier, dans laquelle on retrouve les éléments qui permettent au tunnelier d’avancer (roue de coupe, vis sans fin, le bouclier). Le temps de démontage est estimé à 3 mois, soit une fin prévue début mars 2021. Pendant ce temps, les travaux de la gare ne s’arrêtent pas, le génie civil continue d’avancer.

 


As-tu des anecdotes sur les lignes 15 EST et SUD ?

Sur la ligne 15 SUD, les travaux génie civil sont presque finis alors que sur la 15 EST ils n’ont pas encore commencés. La ligne 15 SUD fait 33 km de long et traverse 22 communes ! Elle sera en interface avec la ligne 14 qui va jusqu’à l’aéroport d’Orly au niveau de la gare de l’Institut Gustave Roussy.  Sur la gare VLA (Villejuif Louis-Aragon) le métro est à peu près à 30 mètres de profondeur. Les lignes de métro 1 à 13 sont quant à elles en moyenne à 10 mètres de profondeur. A titre comparatif, les lignes du GPE seront équivalentes au métro de Rennes en termes de profondeur et donc en termes de nuisances en surface, on ne sentira quasiment rien comme à Rennes.

 

Quel impact a eu la crise sanitaire sur le projet ?

Quand il y eu le premier confinement je n’étais pas encore COP, je n’ai donc pas eu à faire face aux problématiques rencontrées. Il y a eu un arrêt de chantier de 2 mois et demi. C’est donc 2 mois et demi de retard que la ligne va prendre minimum. Il a donc fallu penser à comment le chantier allait reprendre, dans quelles conditions… A titre personnel, la crise du COVID n’impacte pas tant que ça ma mission étant donné que je suis en télétravail à 100% avec des visites sur site régulières. En temps normal j’y vais plus souvent, mais en temps de COVID, je limite mes déplacements. L’impact le plus important est le rapport avec les collègues. Tout prenait beaucoup plus de temps. Ce sont des temps d’échanges que nous avons perdus.

Les compagnons (les ouvriers sur le chantier) sont évidemment masqués, et c’est compliqué pour eux dès lors qu’ils font un effort physique. En général, les mesures sont très bien respectées sur les chantiers du GPE.

 

Pourquoi le tunnelier porte le nom d’Amandine ?

C’est en l’honneur d’Amandine Henry, footballeuse internationale française. C’est la marraine du tunnelier. Les tunneliers portent les noms de leurs marraines depuis la tradition de la Sainte-Barbe, sainte patronne et protectrice des mineurs, des ouvriers qui travaillent en sous-sol. Ce sont des noms de femmes marquantes sur les territoires sur lesquels passe le métro. Sur la ligne 16 par exemple, le tunnelier s’appellera Bantan Diarra, première pompière originaire de La Courneuve. Il y aussi le tunnelier Inès en l’honneur d’Inès Seddiki, fondatrice de l’association Ghett’up, qui organise des rencontres pour travailler la confiance en soi individuelle et collective. Enfin le tunnelier Dorine, pour Dorine Bourneton, première pilote de voltige aérienne paraplégique au monde. Les marraines sont invitées à venir  lors du baptême du tunnelier portant leur nom.

 

 

As-tu une anecdote amusante à nous raconter sur ta mission ?

Sur la ligne 15 sud, la SGP organise tous les ans des journées d’équipes avec l’ensemble des équipes 15 Sud, SGP, notre partenaire et toutes les autres équipes maitrise d’ouvrage sur la ligne 15 SUD. L’année dernière c’était sur le thème du développement durable. J’étais hyper contente car je suis à fond là-dedans. Nous sommes arrivés au point de RDV et on nous a annoncé qu’on allait devoir marcher pendant 2 bonnes heures, avec des petits duels entre équipes à effectuer pour gagner des points (des lots à gagner à la fin !). L’objectif de la marche était de ramasser des déchets. On devait ensuite utiliser ces déchets pour faire des maquettes. C’était assez drôle. Il fallait presque réfléchir en amont aux déchets que l’on devait ramasser pour réaliser notre maquette.