< Retour à la page d’accueil blog

Comment es-tu arrivé chez AptiSkills en tant qu’ingénieur consultant ?

Ça fait 3 ans que je suis chez AptiSkills. Avant j’avais fait 7 ans en industriel. Mon premier ingénieur d’affaires référent était Simon DIDIER. Nous avons eu un premier RDV chez le client ensemble et j’ai débuté sur un chantier en génie civil, c’est ce que je voulais faire depuis longtemps. Mon premier chantier, c’était le génie civil de la gare de la ligne 14 à Saint-Ouen, ligne qui a ouvert récemment d’ailleurs.

 

Quelles étaient tes missions sur ce chantier ?

J’avais une « grosse casquette ». J’étais responsable sécurité qualité et environnement. Respectivement, c’est éviter les accidents en proposant des solutions avec les conducteurs de travaux, vérifier avec la maîtrise d’œuvre l’étanchéité, le ferraillage, le bétonnage, puis veiller au respect des seuils en termes de bruit au voisinage, poussière, rejets eaux et traitement de déchets.

Je n’y connaissais rien en Qualité, j’ai appris en binôme avec un conducteur de travaux/ Bureaux Etude. J’en ai bavé et j’ai failli abandonner. Simon a su me convaincre et convaincre le client pour prolonger la période en binôme. Il m’a encouragé à continuer. C’était une très bonne expérience. Je suis resté 2 ans sur ce chantier.

 

As-tu une anecdote à nous raconter ?

On a congelé le sol pour creuser un tunnel sous le RER C de 12m x 8m, à 500m de la Seine et à proximité directe d’une nappe phréatique.

Le chantier a créé un tunnel de glace pour passer à travers la nappe. Avant de creuser le tunnel sous le
RER C et dans la nappe, on met 80 tubes tout autour, comme si on avait un stylo et qu’on faisait des pointillés des contours du futur tunnel. On met ensuite de l’azote liquide dans ces tubes ce qui congèle à 1m autour des tubes. Cela crée un tunnel de glace. L’azote injecté est à -200°C. On entretient ensuite ce froid.

Il y a un précédent dans la ligne 14 nord, une montée des eaux avait fait arrêter tout le projet. Grâce à ce procédé, on réaiguille, on isole et on évite les fuites. A surveiller et entretenir constamment, en mesurant les débits quotidiennement pour évaluer l’état de la nappe. On entretient ce mur de glace à -40 degrés avec de l’eau et du sel pour garder le froid et ne pas utiliser trop d’azote, puis on décongèle après le creusement. La congélation de sol était déjà utilisée pour le premier métro de la ligne 4 sous la Seine il y a plus de 100 ans !

Côté sécurité, l’azote est inodore, incolore, insipide, et en cas de fuite, il peut chasser l’oxygène. C’est pourquoi il fallait mettre une organisation de détection de gaz, formation de nos sous-traitants aux appareils respiratoires isolants (comme des masques de pompiers) etc… Passionnant en résumé !

 

Qu’as-tu fait après cette première expérience ?

Le maître compagnon du chantier de la ligne 14 Saint-Ouen était satisfait de moi, tout comme une collègue en sécurité d’une filiale de VINCI, ils m’ont tous deux recommandé au chantier du COS – Contournement Ouest de Strasbourg. Chantier de 24 km d’autoroute avec 50 ouvrages en GC et 2 viaducs. Il y avait également 200 espèces d’animaux et végétaux protégées, dont le hamster d’Alsace. J’ai également vécu le début de la COVID sur place. Le chantier a donc été stoppé pendant 1 mois puis on m’a rappelé pour mettre en place une réadaptation des bases-vie, les bureaux, les sens de circulation, recevoir en urgence les premiers stocks de masques, combien et comment on en distribue et surtout rassurer sans sous-estimer la Covid-19. Ma mission a donc pris fin après 10 mois de chantier. La fin du chantier est prévue dans 6 mois.

 

Peux-tu nous parler de ton travail actuel ?

Depuis juillet 2020, je suis sur le chantier E-déf (Eole la Défense). C’est un chantier de creusement et génie civil, long de 3km avec une belle future gare sous le CNIT (historiquement le Centre des nouvelles industries et technologies) et ses 3 étages de parking souterrain. Prouesse en conception, car c’est la 1ère fois en Europe que l’on crée un ouvrage sous 75 000 tonnes. Le chantier E-dèf se situe entre Nanterre et Saint-Lazare. VINCI a un nouveau siège à Nanterre, il y a un planning très serré.

Nous sommes une équipe de 4 en prévention, il y a également Khadidiatou KENEME, ma collègue AptiSkills sur la partie Ouest du chantier. Pour ma part,  j’ai en charge les zones EST. J’accompagne en Sécurité 6 zones de chantiers, donc 6 conducteurs de travaux différents. C’est 50% bureau, 50% terrain. Nous sommes 1000 employés sur le chantier au quotidien 24h/24. On fonctionne en 3×8 heures. Il y a donc plus de 300 employés constamment sur le chantier.

Le chantier E-dèf, ce sont des fronts de travaux simultanés, une gestion de coactivité, phasage très importante. Nous avons tout corps de métiers, fondations, mineurs pour creusement en traditionnel, génie civilistes, géologues, topo, qualiticiens. Le tout sous le quartier européen des affaires qu’est la Défense.

 

 

Quelles sont les particularités de ce chantier ?

On creuse avec des pelles, des pelles tunnel, au brise-roche hydraulique, fraiseuse, sous les gratte-ciels !
Le creusement en traditionnel est incroyable à voir, le géologue étudie la nature du terrain, transmet les infos à un chargé de soutènement. Les équipes travaillent à creuser sur 1m50-2m, projettent en béton projeté, mettent des cintres de soutènement (espèce de cadre métalliques en plusieurs éléments à assembler, et ancrés aux précédents), puis re-béton projeté.

Puis on a le génie civil qui travaille sous les contraintes des tunnels. Également un service logistique admirable qui doit gérer tous les approvisionnements de façon efficace, sans quoi le chantier ne peut avancer.

 

 

Peux-tu nous en dire plus sur tes missions ? 

J’essaye de trouver un équilibre entre le mauvais « flic » et le bon « flic ». Je sais que beaucoup voit mon métier comme quelqu’un qui met des bâtons dans les roues. Je suis là pour alerter, contrôler et éviter les accidents, c’est plus qu’un métier, c’est une passion. Pour cela, je veux à tout prix proposer des solutions.
Ça peut être des ventouses pour mieux manipuler des pièces préfa béton, comme pour les vitriers ! C’est proposer des méthodes de travail en hauteur avec des lignes de vie portables et les antichute derniers cri les plus légers possibles.

Je n’ai pas la science infuse, je dois rester modeste et travailler en équipe avec les travaux. Il s’agit d’être humain et de ne pas pointer du doigt des risques futiles . Il y a un travail d’analyse, de hiérarchisation, de propositions de solutions et de visions à court et moyen terme pour une vraie prévention des risques.

Exemple : Si tu as un accès dans un puits uniquement avec une échelle à crinoline, si quelqu’un se casse la jambe, on le remonte comment ? Et si on mettait une nacelle à blessé au cas-où ?

 

 

Pour en savoir plus sur ce chantier: